Conférence de François Martin, Conférencier d’histoire de l’art 

Siège de l’ambassade de France, le palais Farnèse est certainement le plus beau palais de Rome.

En 1514, le pape Paul III Farnèse en commande la construction à Antonio de Sangallo. Le sac de Rome de 1527, puis la mort de Sangallo interrompent les travaux, qui seront repris, un temps, par Michel-Ange, puis Vignole, et terminés par G. Della Porta. Une architecture sobre mais imposante.

A l’intérieur, des fresques du milieu du XVIe siècle, par Salviati décorent la salle « des fastes Farnèse », (l’actuel bureau de l’ambassadeur). Dans un maniérisme débridé, elles glorifient sur un mur Ranuccio Farnèse un condottiere au service du Pape au Moyen Âge et sur l’autre mur, le pape Paul III.

A la charnière des XVIe et XVIIe siècles, la galerie décorée essentiellement par A. Carrache, est le manifeste d’un art, qui réagit contre les excès du maniérisme, tout en proposant une formule différente de celle du Caravage et de son école. C’est un retour aux règles d’harmonie et d’équilibre de la Renaissance classique, avec en plus, un sens de la fête, et de l’illusionnisme spatial qui annoncent le baroque.

Le thème général du décor de la voûte, illustre, sur un ton aimable, et savoureux, les amoureux des dieux et des héros de la mythologie gréco-romaine. (Ariane et Bacchus, Aurore et Céphale, Polyphème et Galatée, Hercule et Omphale, Vénus emportée par Triton, Jupiter amoureux de Junon etc.)

Par contre, le thème du décor du haut des murs est plus assagi, plus mesuré, dans la mise en scène des actions vertueuses. Des fresques réalisées en partie par les meilleurs élèves de l’école bolonaise des Carrache (notamment Domenico Zampieri dit « le Dominiquin »)

Cette galerie des Carrache est considérée par l’histoire de l’Art, comme le point de départ, la référence de 150 ans de décors plafonnant dans toute l’Europe.