« Je vois l’oeuvre de Gramsci comme un sous texte des mouvements populaires ou une pensée qui peut fournir des outils conceptuels pour lire, comprendre ce qui se passe… sa pensée est complexe, mobile, ses concepts sont plastiques, jamais figés dans des définitions. Une des idées fortes de Gramsci c’est l’idée d’historicisation : inscrire y compris ses propres pensées dans l’histoire et considérer qu’une chose peut être vraie à un temps donné, et être utile dans le sens de l’émancipation des subalternes, mais plus tard se retourner en son contraire et devenir une idée qu’il faut abandonner parce qu’il faut repenser le temps présent. Donc ce n’est pas trahir Gramsci de rendre ses concepts dans la dynamique, leur donner leur historicité et les faire vivre en fonction de leur temps. C’est pour ça que Gramsci a eu tellement de succès en dehors d’Italie alors même que ses concepts sont nés dans un terreau italien…   »

Christophe Mileschi est né en 1961 à Nancy. Il est actuellement professeur de littérature italienne contemporaine et de traduction à l’université Paris Nanterre, où il dirige l’Unité de recherche « Études Romanes ». Il est l’auteur de plusieurs essais et articles de critique littéraire, de textes divers de création et de nombreuses traductions (Campana, Léonard de Vinci, Pasolini, Moravia, Meneghello, Celestini, Manganelli, Manzoni, Calvino…). Il a été membre, d’octobre 2005 à juin 2008, de la Commission Littératures étrangères du Centre National du Livre, qu’il a ensuite présidée de juin 2008 à juin 2011.

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