« Dans l’Italie catholique seules les trois vallées vaudoises en Piémont ont résisté pendant des siècles : au Moyen Âge comme dissidence, ensuite comme église protestante, la Chiesa valdese, sous la monarchie, le fascisme et la République. Avec l’émigration, elle est aujourd’hui présente non seulement en Italie mais jusqu’en Amérique : États-Unis, Argentine, Chili, Uruguay. » Gabriele Audisio

L’histoire des Vaudois commence à Lyon à la fin du 12e siècle. Vers 1170, un riche marchand lyonnais, connu tantôt sous le nom de Valdès tantôt de Pierre Valdo, fait vœu de pauvreté et prend son bâton de pèlerin pour prêcher l’Evangile en compagnie de quelques disciples. «Les Pauvres de Lyon», – c’est ainsi qu’on se met à les appeler – se veulent libres de toutes les contraintes que leur imposent les puissants de l’époque, aussi bien l’Eglise romaine que les riches, pour annoncer l’Evangile.

Cette minorité, qui a rapidement essaimé en Lombardie, soulève des problèmes de fond à l’Eglise de Rome qui les considère comme des hérétiques et les persécute durement. Les Vaudois se réfugient dans les vallées du Piémont et du Dauphiné, où ils vivent leur foi dans la clandestinité. Ils parlent un dialecte dérivé de l’occitan et deviennent des paysans, cloîtrés dans leurs vallées…

Gabriel Audisio est professeur émérite d’histoire moderne à l’Université de Provence. Expert en histoire et paléographie vaudoise, il a publié une trentaine d’ouvrages et plus d’une centaine d’articles en Europe, au Canada et aux États-Unis. Parmi ses œuvres les plus marquantes:
Les vaudois. Histoire des « Pauvres de Lyon », XIIe-XVIe siècle, Saint-Rémy-de-Provence, Équinoxe, 2015