FILM Il mio corpo de Michele Pennetta

Sous le soleil de Sicile, Oscar récupère de la ferraille avec son père. A l’autre bout de la ville, Stanley le Nigérian vivote grâce aux petits travaux donnés par le prêtre de la paroisse.
Tous deux ont le même désir, celui d’une vie meilleure…

Une camionnette se rend sur un pont en surplomb d’une décharge, l’image insiste sur la trajectoire, on suit les lacets et la fatalité de cette route qui mène au lieu de la survie économique : un terrain vague, pentu, écrasé de soleil.

Un enfant, Oscar, y cherche ce qui fera vivre sa famille. La lumière est partout. L’image, fixe, imprime le labeur, la solitude et la fatigue. En haut, son père attend avec une corde. La caméra accompagne lentement dans un mouvement vertical la remontée des restes d’une société qui semble avoir disparu. Elle s’accroche aux gestes de l’enfant, à sa tristesse et sa beauté. Il est seul, parmi la lumière et les déchets du monde…

Le cinéaste a choisi le centre de la Sicile comme un miroir de l’Europe, pour nous raconter le destin de ceux qui mènent une vie décidée par d’autres. C’est ici que le voyage de Stanley, un réfugié africain, s’est arrêté, enfermé dans une terre désertée. Dans ce territoire autrefois riche, les mines ont fermé. Les lignes de chemins de fer sont désaffectées et les ouvriers sont partis. Stanley, tout comme Oscar, travaille dur, pour presque rien. Le montage est serré entre ces deux solitudes immobiles.